Photographe Bordeaux - Spectacl
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Jessica NATIVEL - Photographe Bordeaux Mios
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STREET WHERE ?
Les friches artistiques en attendant Darwin
L’ancienne caserne militaire Niel, Quais de Queyries sur la rive droite, aurait pu devenir un no man’s land abonné à l’érosion. C’était sans compter sur une nature dont le paradigme se décline aussi bien en friche qu’en art. Depuis quinze ans, ce nulle-part entre décombres et fondations, a vu fleurir des graffs multicolores parmi les broussailles d’une vie reprenant ses droits et, est devenu un lieu incontournable pour le simple curieux ou le tagger inspiré. Cette friche évoluera dans le sens du projet Darwin et donnera jour à un futur éco-quartier en bordure immédiate de Garonne. Le site reprendra donc sa place dans l’histoire urbaine car, dans notre monde en transition, comme le prévoit une étude de l’American Institute of Architects, 90% des interventions architecturales dans les villes du monde concerneront des structures existantes. Jessica Nativel, une jeune photographe bordelaise, a choisi de capter cette instant de renaissance où l’urbanité rejoint l’humanité. Ces friches artistiques réinvesties, autant par la nature que par la culture, traduisent un passage, une transition, et pourraient même être une métaphore : celle de la transformation des anciens symboles de la contrainte industrielle en fabriques d’imaginaires. En avril, son exposition « Les friches artistiques » composée d’une douzaine de photos, dont un surprenant panoramique de 200 x 70 cm, nous donnera à voir une mise en abyme « Lamartinienne » de ces bâtiments en ruine, un moment de recueillement après la tempête, la verdure qui reprend le dessus, le sol presque inondé, les murs recouverts de graffitis surprenants et impressionnants. C’est par de nouveaux usages, de nouvelles pratiques que les graffers ont réinscrit ce lieu et le quartier dans le contexte de la ville. En instaurant une nouvelle mobilité, de nouveaux parcours et surtout, de nouveaux frottements, ils ont transformé le passé et la mort annoncée en devenir possible. La photographe, exploratrice du quotidien, invite à réenchanter les paysages désenchantés pour mettre en perspective une nouvelle loi de l’évolution des espaces : il faut prendre en compte d’autres nécessités que celles de la production, développer d’autres valeurs fédératrices. La créativité pour réinventer les villes de demain.
par Stanislas Kazal